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Faisons parler les leaders: Développer une pratique à pourcentage

12 août, 2015

Cette semaine, Me Dominique Tardif, de ZSA, s’entretient avec Me Arthur Wechsler, l’associé-directeur de Kugler Kandestin…
1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocat plutôt que de choisir un autre métier ou une autre profession ?
Ce n’était pas, dans mon cas, une histoire de famille. J’étais plutôt intéressé par tout ce qui se passait au palais de justice, j’aimais la pratique adversariale du litige et je lisais beaucoup de romans impliquant des procès. A l’école secondaire, je faisais déjà beaucoup de débats et de compétitions oratoires. Étant aussi intéressé par le monde des affaires, j’ai fait un an en administration à McGill, puis j’ai bifurqué vers le droit, où je suis toujours plus de vingt-cinq ans plus tard !
2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière ?
Mon plus grand défi, au quotidien, est de faire en sorte que des personnes ayant vécu des traumatismes physiologiques et psychologiques très grands obtiennent, par voie de règlement, de jugement ou autrement, un résultat satisfaisant. La pratique de responsabilité médicale, blessures et préjudice corporels en est une qui est très émotionnelle et personnelle, et il faut tout mettre en œuvre afin d’obtenir compensation. Accessoirement, c’est évidemment aussi un défi de mener, dans mon cas à 70% de mon temps, une pratique basée sur des formules à pourcentage plutôt qu’à taux horaire.
Mon autre grand défi est de savoir conjuguer le droit avec mes fonctions de gestion et d’associé-directeur. Je me consacre toujours à ma pratique à 100% de mon temps, mais j’investis un 15% additionnel à la gestion, que cela ait trait à des situations liées aux gens, aux finances ou au bureau lui-même. Je suis, cela dit, chanceux de pouvoir dire que tout le monde ici aide au bon fonctionnement du cabinet.
3. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous à la pratique du droit ? 
Si j’avais une baguette magique, je ferais en sorte que les délais judiciaires soient réduits. Il est très difficile d’expliquer à un client, particulièrement dans les dossiers de préjudice corporel, que même si nous sommes très agressifs et efficaces dans l’obtention des dates de procès, nous ne nous retrouverons à la veille du procès que dans deux ans ou plus…Les gens attendent des années parfois, même si le dossier est en état dans un délai de six mois. Je crois qu’il est donc nécessaire de faire mieux et d’échanger davantage pour réduire les délais.
4. La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique ? Et pourquoi, à votre avis ? 
La perception, à mon avis, n’est définitivement pas meilleure, même si sur une base individuelle nos expériences avec nos clients sont positives. Pourtant, les avocats rendent service aux gens, aident la société dans son ensemble et protègent les droits de chacun. Il n’en demeure pas moins que peu de médias disent de bonnes choses de la profession et que ce sont les aspects négatifs, plutôt que positifs, qui sont le plus souvent véhiculés…
5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière et voulant avoir du succès comme avocat de litige ? 
Il faut d’abord avoir une grande passion et un grand intérêt pour le domaine. Bénéficier de mentors est aussi très important, comme on ne sait que très peu de choses en sortant de l’école de droit. Dans mon cas, j’ai eu notamment la chance de travailler avec Gordon Kugler et Michael Kay, qui m’ont ouvert la porte à bien des opportunités et des responsabilités et m’ont impliqué dans tous les aspects de leurs dossiers.
Outre le fait d’avoir une bonne formation et de pouvoir toucher à plusieurs types de dossiers, il est nécessaire de développer sa capacité à écouter l’adversaire. Le droit n’est pas une science : c’est un art. La capacité à voir les choses dans leur ensemble et à ne pas les regarder sous un seul angle aide à avoir du succès.
En vrac…
• Ses auteurs préférés– David Baldacci, Robert Ludlum et John Grisham.
• Le dernier bon film qu’il a vu – Fast & Furious 6, par le réalisateur Justin Lin.
• Ses groupes de musique préférés – Blue Rodeo, U2 et Rush.
• Une expression qu’il dit souvent: – « Think big!, don’t think small. Il croit en effet très important de voir les choses dans leur ensemble plutôt que de s’en faire avec les détails et de n’avoir qu’une perspective limitée des choses.
• Son péché mignon – Du gruau avec du sucre brun, des raisins et des bananes!
• Son restaurant préféré – Café Via Dante (sur la rue Dante).
• Pays qu’il aimerait visiter – La Nouvelle-Zélande.
• Le personnage historique qu’il admire le plus – David Ben Gourion, le fondateur de l’État d’Israël.
• S’il n’était pas avocat, il serait… – Chirurgien traumatologue.

Me Arthur Wechsler est associé-directeur de Kugler Kandestin depuis 2012. Il a passé l’entièreté de sa carrière juridique, soit plus de 25 ans, au sein du cabinet. Il y est devenu associé en 1998 et, depuis sa nomination en 2012, continue de gérer sa pratique à temps plein tout en supervisant le comité de gestion du cabinet.
Les domaines de pratique de Me Wechsler incluent le préjudice corporel et personnel, la responsabilité médicale, le litige commercial, l’assurance, le litige immobilier et les recours collectifs.
Me Wechsler est l’un des avocats de Kugler Kandestin qui s’occupe le plus fréquemment de dossiers sur une base d’honoraires à pourcentage. Ceci veut dire que le cabinet ne sera rémunéré pour les services rendus que si une compensation est obtenue pour le client. Il a représenté un nombre incalculable de clients grièvement blessés dans des dossiers de litige devant la Cour supérieure et la Cour d’appel du Québec. Il a été l’avocat principal dans le cadre de plusieurs règlements et jugements importants au Québec.
Ayant été retenu comme conseiller par des résidents québécois ayant subi des blessures à l’étranger, il travaille aussi de concert avec des avocats à travers le monde pour faire avancer les réclamations de ses clients devant d’autres juridictions.
Il parle couramment français et anglais, et donne des formations et des présentations dans le domaine du préjudice corporel et personnel et des recours collectifs.